L'été de mon impatience : 2009
Pendant trois ans, j'étais en échec scolaire. Je ratais tout, je ne faisais aucun effort. Je n'avais pas le courage ni l'envie de continuer le lycée. Mais il le fallait. Du coup, j'avais non seulement redoublé ma première pour rien -vu que les résultats ne s'amélioraient pas- mais en plus j'avais raté le bac. Je me suis ainsi retrouvé en candidat libre. Là c'était pareil, je ne révisais pas. Je n'avais aucune motivation. Et surtout j'avais beaucoup déprimé à ce moment là. Et puis, alors que j'avais autant de chance d'avoir le bac que de croiser une vache mutante parlant l'allemand dans la rue, j'allais aux épreuves en juin. Je crois qu'après, et ce jusqu'à les résultats, je ne pensais pas l'avoir, et même, je m'étais préparé pour une nouvelle année en candidat libre.
Finalement je l'ai obtenu, je ne sais pas par quel prodige, et aujourd'hui encore je ne sais pas comment j'ai fait. Mais je l'ai eu. Et c'était l'essentiel. Etant vaniteux, j'ai aimé cette période où pendant tous l'été, je recevais des messages de personnes me félicitant pour ma réussite. Mais j'ai surtout pu me rendre compte qu'il n'y avait pas beaucoup de monde qui tenait à moi. Certains semblaient dégoûter que j'ai pu avoir le bac et passer aux études supérieures. Le futur m'a donné raison.
Mais entre ce 8 juillet 2009 jusqu'à la rentrée à la fac, ce fut long, très long. J'étais impatient. Je comptais les jours, voire même les heures. J'ai essayé de m'occuper différements notamment avec les films ou en regardant le catch. Je sortais également, pour me reposer dans un coin au bord d'un fleuve. J'avais vécu une période tellement douloureuse, et étant si abandonné, que j'avais fondé mille espoir dans cette nouvelle vie universitaire. J'avais vraiment hâte de commencer.
Je m'étais également fait quelques résolutions, notamment le fait de me calmer par rapport aux jeux vidéos. Je voualsi également devenir un très bon étudiant, bien studieux. J'avais eu de grandes ambitions à ce moment là. Je voulais grandir/mûrir, ne plus rester le même comme je l'avais tellement revendiqué ces dernières années.
Ainsi l'été 2009 fut le point de rupture séparant deux vies : le "moi" adolescent, sans ambition, suiveur et le "moi" jeune adulte voulant tout réussir, tout avoir. Il fallait donc que je me reconstruise à ce moment là. Et aujourd'hui, j'ai réussi cette reconstruction puisque d'un cancre lycéen, je suis devenu un étudiant honorable dans une des plus grandes universités dans le monde. Le fait de savoir d'où je viens et comment j'en suis arrivé à là, me permet aujourd'hui de garder la tête froide.